Changer de vêtement peut-être un vrai plaisir : on se renouvèle, on se pare de nouveaux atouts.
Porter des vêtements neufs est-il un geste anodin pour notre santé ? Saviez-vous que nos vêtements sont chargés de substances chimiques dangereuses pour la santé ?
Comment réduire cette nocivité sur les vêtements que nous portons ? Pourquoi acheter d’occasion est un geste sain pour votre santé et celle de votre entourage?
Nous sommes tous alertés sur la toxicité qui peut être présente dans notre alimentation, nos cosmétiques, ou encore dans nos produits d’entretien. Mais les vêtements que nous portons quotidiennement au contact constant avec la peau, sont aussi et malheureusement une potentielle source d’irritations. Ces produits, souvent fabriqués en Asie, répondent à des réglementations plus permissives en matière de substances toxiques qu’en France. Sans vouloir tomber dans la paranoïa, il est bon d’être conscient de la réalité, de savoir que les polluants s’immiscent et stagnent dans les fibres de certains textiles. Il est alors prudent de rester vigilant pour faire de meilleurs choix et éviter des désagréments plus ou moins lourds sur le long terme, pour soi, sa famille et pour l’environnement. Ainsi, des solutions, comme acheter des vêtements d’occasion, existent pour améliorer le risque lié à la toxicité des vêtements et améliorer notre santé !
Quels effets ont les vêtements sur notre santé ?
Les effets nocifs des vêtements sur notre santé peuvent aller de la simple réaction allergique à des effets cancérogènes, en passant par des perturbations endocriniennes.
Quelles substances toxiques retrouvent-on dans nos vêtements ?
L’Anses a réalisé en 2018 une étude servant à évaluer les effets sensibilisants ou irritants cutanés des substances chimiques contenus dans nos vêtements et chaussures. Il en ressort un nombre inquiétant de substances et d’effets.
L’Anses appelle à la plus grande prudence lors de l’achat et l’usage de vos nouveaux vêtements.
Ceux-ci contiennent des substances appelées CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique).
Les étiquettes des vêtements que nous achetons mentionnent la composition du tissu… et c’est tout. Mais qu’en est-il de tous les ajouts destinés à colorer les vêtements, à les rendre plus souples ou plus résistants ? En effet, on peut retrouver de nombreuses substances chimiques lorsqu’on analyse des vêtements. Si les concentrations sont faibles, il est néanmoins important de les prendre en compte compte tenu de la multiplicité de ces produits et l’accumulation des effets. N’oublions pas non plus que ce sont l’environnement et les milieux aquatiques qui supportent ensuite ces substances chimiques rejetées lors du lavage des vêtements.
Voici les principales substances chimiques et leurs effets sur notre santé :
- les nonylphénols (NPE) : irritant cutané qui a un effet toxique sur la reproduction. Ils sont considérés comme perturbateurs endocriniens ayant un effet sur la fertilité, la reproduction et la croissance. Dans le cas des sous-vêtements par exemple, ces perturbateurs libèrent leur toxicité jusqu’à risquer de transformer les cellules des glandes mammaires au fil des années.
- le dimethylfumarate : substance cancérigène et allergisante qui peut entraîner des allergies cutanées de type dermatose de contact : irritation, éruption cutanée, démangeaisons, phlyctènes (cloques). Utilisé pour ses propriétés antifongiques. Il se présente sous la forme de cristaux contenus dans des sachets placés à l’intérieur de l’article. (Par exemple, ce sont les petits sachets que l’on retrouve dans les boîtes de chaussures neuves). Le DMF peut donc imprégner les produits eux-même.
- les nanoparticules : potentiellement cancérigène. L’argent traite les mauvaises odeurs, la silice rend les tissus imperméables, le zinc ou le titane sont des agents antistatiques. Les vêtements de sport sont particulièrement concernés. Les nanoparticules y sont intégrées pour leurs propriétés bactéricides et pour lutter contre les mauvaises odeurs. (Ex : chaussette anti-odeur ou les vêtements anti-transpirants.)
Mais aussi …
- le chrome 6 : il sert à la fabrication des teintures et au tannage du cuir. C’est un dangereux cancérogène.
- les phtalates : perturbateurs endocriniens, ils jouent le rôle d’assouplissant des matières issues du plastique. Les phtalates sont le plus souvent présents dans les dessins, inscriptions et décorations collés sur les vêtements.
- le formaldehyde : agent toxique responsable d’asthme, d’allergies oculaires et respiratoires diverses et de réactions cutanés. C’est un composé organique volatil (COV) souvent présent dans les vêtements synthétiques ; il sert d’imperméabilisant et il permet aux tissus d’être infroissables, plus résistants et hydrofuges.
- les composés perfluorés : toxique pour l’appareil reproducteur, le système immunitaire et neurologique. Ce sont des tensioactifs qui protègent le tissu de l’humidité. Dans les vêtements, les composés perfluorés ont pour but d’augmenter les qualités infroissables et imperméables.
- le dichloromethane : extrêmement irritant, c’est un solvant présent dans les jeans fabriqués en Asie.
- le perméthrine : neurotoxique, il assure la fonction anti-acarienne du tissu. On le retrouve donc souvent dans le linge de maison. C’est un pesticide ayant des propriétés insecticides.
- Les colorants : réactions cutanées allergiques, dommages au foie et aux reins voire à long terme des cancers.
Comment faire pour des vêtements plus sains?
- Faire tremper les vêtements neufs pour réduire la présence de certaines substances chimiques (comme les nonylphénols) est un minimum
- Privilégier des matières naturelles : le coton, le lin et le chanvre absorbent moins les colorants et traitements que les matières synthétiques. De plus, leur utilisation nécessite aussi beaucoup moins de substances chimiques et de solvants que pour la transformation des matières synthétiques.
- Éviter les tissus hautement traités : anti-acarien, hydrofuge, anti-tâche, anti-transpirant, infroissable, les tissus aux couleurs très vives, les surimpressions sur les tissus
- Choisir des vêtements labélisés OEKO-TEX standard 100, CONFIANCE TEXTILE 100, GOTS qui garantissent une teneur faible ou minimale en substances toxiques
- Acheter des vêtements de seconde main ! Les vêtements d’occasion ont ainsi déjà été plusieurs fois lavés et ont déjà pas mal rejeté leur polluant. Acheter d’occasion est ainsi plus sain pour la santé.
- Une autre solution consiste aussi à s’intéresser au mode de production des marques, sont-elles éco-responsable, réduisent-elles leur utilisation de polluants etc…
Et pour la santé de nos enfants ?
Les vêtements destinés aux enfants nécessitent d’être particulièrement vigilants quant à leur composition, en raison de la plus grande susceptibilité des enfants aux substances toxiques. En 2009, l’institut national de la consommation a mené une étude sur la composition de vêtements pour enfants. Au total, sur 40 T-shirts pour enfants testés, 9 comportaient un taux de phtalates supérieur à la norme européenne. L’étude a également montré un taux élevé de résidus chimiques alcalins aux propriétés irritantes. En effet, le blanchissement des tissus nécessitent l’utilisation de produits de ce style.
L’Institut National de la Consommation recommande de systématiquement laver les vêtements pour enfants avant usage afin d’éliminer un maximum de résidus chimiques. Mais d’autres substances comme les phtalates ne peuvent pas s’éliminer au lavage.
N’oubliez pas non plus que les enfants en bas âge vont également mettre leurs vêtements à la bouche; leur exposition n’a donc rien à voir avec celle d’un adulte.
Privilégiez donc des vêtements de seconde main ! Ils auront déjà rejeté bon nombre de substances toxiques aux précédents lavages. Ils ne rentreront ainsi pas en contact avec la peau de votre bébé. Acheter des vêtements d’occasion pour bébé est aussi plus sain pour sa santé à lui !